BURKINA FASO
Kongoussi
Depuis 2019
Nombre d'enfants aidés | 271
Action | Financement des livres et fournitures scolaires ainsi que le matériel nécessaire pour la création d'un jardin et d'un potager
Acteur sur le terrain | Collège Privé Sainte Bernadette de Kongoussi
Le foyer Ste Bernadette accueille depuis 2005 des jeunes filles pauvres ou orphelines du Burkina Faso, victimes de divers problèmes dont notamment les mariages forcés, les grossesses non désirées, ou l’analphabétisme. Le Collège Sainte Bernadette de Kongoussi, créé en 2007, est une extension du Foyer Sainte Bernadette qui permet de leur apporter une éducation de niveau collège et lycée, de la 6ème à la terminale. Il est situé à l'entrée de la ville de Kongoussi, à environ 110 km au nord de la capitale Ouagadougou. Le foyer, créé à l'initiative de la Communauté des Sœurs de l’Immaculée Conception de Ouagadougou en 2005 pour 45 filles, accueille aujourd’hui 210 filles, et le Collège compte 268 élèves.
« L'école, chez nous, est le lieu propice pour inculquer aux jeunes les grandes valeurs humanistes dont ils ont besoin pour bâtir un monde de paix, de Fraternité. En un mot, un monde plus juste. »
Sœur Marguerite
Le Foyer Ste Bernadette continue sa mission d’accueil et d’éducation de filles dans ce contexte difficile. Sœur Marguerite qui a lancé le programme avec Educadev en 2018 a rejoint depuis 2020 une autre école au Burkina, et c’est la nouvelle Directrice Sœur Rachelle qui est désormais notre contact.
EDUCADEV a pu financer les livres et fournitures de toutes les classes au rythme des renouvellements nécessaires. En 2020, l’aide a aussi permis de financer un jardin et un potager pour que les élèves aient des produits frais produits sur place. L’indépendance alimentaire et la qualité de l’alimentation des élèves devenaient de vrais enjeux sur lesquels Educadev a souhaité aussi apporter son soutien.
Le premier semestre de l’année 2020 aura été marqué par les triples dégâts du terrorisme, de la Covid 19 et de graves inondations suite à des pluies torrentielles d’Avril à Juin. Sœur Marguerite qui dirigeait jusqu’en octobre le Collège et le Foyer St Bernadette reconnaissait « ne plus savoir où donner de la tête » entre ces 3 calamités qui rendaient extrêmement compliquées l’éducation bien-sûr, mais aussi le bien-être matériel et même l’alimentation des jeunes filles que nous aidons depuis 2 ans. L’action locale des terroristes est restée présente dans le secteur malgré les situations de détresse liées au confinement et au contexte sanitaire.
Collège et lycées ont été fermés le 16 Mars et sont restés 3 mois sans activité. Les élèves du Collège Ste Bernadette ont été contraintes de retourner dans leurs familles respectives. Le gouvernement avait organisé des séances de cours à la télévision et à la radio, mais de nombreux enfants issus de familles modestes n’avaient pas accès à ces outils de communication pour suivre les cours.
C’est à l’issue des 3 mois de confinement que les classes d’examen ont repris les cours pour la préparation immédiate au BEPC et au BAC. Les écoles ont reçu des masques, du savon et des lave-mains pour chaque classe, qui sont toujours utilisés actuellement.
Heureusement, la rentrée a pu se faire pour toutes les classes le 1er octobre, la reprise ayant été autorisée par le Ministère après les grandes vacances. Les mesures sanitaires restent toujours en vigueur, et le dédoublement de certaines classes n’est plus nécessaire comme en juin car il n’est obligatoire que pour les classes au-delà de 50 élèves, ce qui n’est plus le cas au Collège Ste Bernadette.
Sœur Rachelle qui a pris la suite de Sœur Marguerite à la Direction du Collège et du foyer se réjouit d’une relative accalmie depuis cette rentrée : « Nous avons bien débuté notre année scolaire le 1er octobre et tout semble aller pour le mieux. Côté sécurité tout est stable pour le moment. Grâce à votre aide, nous avons pu acheter les fournitures scolaires et planter des arbres fruitiers dans le potager. Et nous bénéficions déjà de certains fruits et légumes».
Au Collège Ste Bernadette de Kongoussi, la scolarité poursuit son cours en 2022 dans des conditions normales sur le plan sanitaire désormais, mais toujours fragilisées par la violence et les exactions qui perdurent dans la région.
À l'examen du BEPC avant l'été, sur les élèves concernées, l’établissement a connu une exceptionnelle réussite : 42/47 jeunes filles ont été reçues, soit un taux de 89,36%. Vu le contexte d’insécurité dans lequel elles ont travaillé, elles sont vraiment à féliciter.
Le potager du Foyer qu'Educadev a contribué à financer en 2022 leur permet de s'alimenter plus sainement et sans manquer de l'essentiel. Au prix d'un dur labeur là encore, mais réalisé par les élèves dans la joie collective.
L’aide d’Educadev en 2023 s’est répartie entre l’achat de livres (1 530€), l’entretien du jardin potager (300€) et l’élevage (460€).
La situation sécuritaire s’est beaucoup améliorée, et le Collège parvient à mener sereinement ses activités. Les résultats au Bac sont excellents : 20 admises sur 24 candidates, soit un taux de réussite de plus de 83%. C’est le 1er rang au niveau de la Province, tant au BAC qu’au BEPC.
Deux des élèves qui ont eu le BAC en juillet ont eu un prix pour les meilleures notes en scientifique de la Province avec respectivement 16.58 et 15.38 de moyenne, ce qui a valu à la première deux bourses d’études pour poursuivre ses études supérieures au Sénégal.
La rentrée s’est faite entre le 25 septembre et le 2 octobre 2023 selon les niveaux scolaires. Les cours se déroulent bien et des compositions ont eu lieu à la fin du mois de novembre. Pour le jardin, élèves et professeurs ont pu semer des choux et récolter récemment de grandes quantités pour leur consommation.
La plus grande difficulté réside dans les frais de scolarité car beaucoup de parents qui ont fui les zones d’insécurité n’arrivent pas à honorer les frais de scolarité.
Pour l’année prochaine, Rachelle prévoit d’utiliser notre aide pour acheter de nouveaux manuels recommandés par l’Education Nationale et investir dans le jardin car les denrées coutent très cher, beaucoup d’agriculteurs ayant quitté leurs villages et n’ayant pas pu cultiver leurs terres.
Rachelle a également recensé 10 filles « nécessiteuses » pour lesquelles les frais de scolarité sont un vrai problème et risqueraient sans nous de devoir quitter l’établissement. On se parle ici de 550€ par fille, soit 5 500 pour les 10 filles. Nous espérons que les dons de cette fin d’année permettront de faire une dotation exceptionnelle en ce sens.
